Urbanisme
L’homme du 20ème siècle a été le spectateur impuissant et souvent dépassé de l’explosion des villes.
Peu de politiques ont compris dans les années 60 où les métamorphoses urbaines se sont accélérées, le formidable enjeu de ces mutations. Beaucoup par ignorance de l’histoire et manque de vision laissèrent leurs villes sombrer dans les affres de la rationalité et de la technocratie, constituant par là même des villes vides de sens, obèses ou impotentes.
Alors que la ville doit être le lieu de toutes les “possibilités de l’expression humaine”.
Georges Frêche l’avait compris. Ce grand historien savait, à l’instar de Nietzsche, que “l’avenir appartient à celui qui a la plus longue mémoire” et sa mémoire était emplie de l’histoire des villes grecques, de celle de la Rome antique, de la formidable mutation des villes françaises du Moyen-Âge, de celle des citées italiennes à la Renaissance. Il savait, dès 1970, que Montpellier pouvait passer à côté de l’histoire, tant les choix opérés paraissaient à contre sens : développement de Montpellier au nord délaissant la reconquête de son fleuve et de sa façade maritime, zéro urbain du Polygone, perte de mixité sociale dans la construction de la Paillade, etc.
Il avait compris que le centre historique était trop étroit pour espérer vivifier une ville aspirant à un destin de métropole.
Il n’avait pas oublié que Montpellier avait été la deuxième ville du Royaume de France et il pressentait qu’elle pouvait devenir une citée méditerranéenne et européenne d’importance pour le bonheur de ses habitants.
Mais comment dessiner un nouveau visage à Montpellier ? Avec un groupe d’amis, en 1975, Georges Frêche anime un club de réflexion “ citoyens et urbanisme ” dont les propositions serviront de base à la charte municipale qu’il proposera en 1977. Cette charte prend appui sur quatre piliers : des citoyens responsables, une croissance maîtrisée, le mieux-vivre ensemble et une gouvernance inventée.
« Le temps est venu de reprendre les fils du pouvoir », résumait-il.
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