Le Pacte Régional
Deux projets, l’un des élections régionales de 2004, l’autre de celles de 2010, une somme de près de deux cents pages, constituent les engagements de Georges Frêche pour le Languedoc-Roussillon.
De « Union Toute ! » à « Tous pour le Languedoc-Roussillon », celui qui se disait « bâti en acier » marquera à jamais de son empreinte le Languedoc-Roussillon.
C’est un vendredi, le 2 avril 2004, que Georges Frêche est élu à 65 ans Président de la Région Languedoc-Roussillon. Sa première décision : faire tomber les grilles de l’Hôtel de Région, tout un symbole « rendre la Région à ses habitants ». Il ouvre six Maisons de la Région à Mende, Nîmes, Carcassonne, Perpignan, Béziers et Narbonne. La politique par la preuve. « Une prise de pouvoir à la trique qu’il métamorphose en épopée libératrice » écrira alors Jacques Molénat dans L’Express.
A peine élu sous les applaudissements et les larmes de joie, le nouveau Président de la Région écrit déjà à l’encre indélébile sa politique pour les douze ans à venir.
« Notre plus grand chantier, c’est l’emploi. Et pour créer des emplois, il faut faire venir des chefs d’entreprises, leur donner les moyens de travailler. »
Comme un travelling, les images des 17 parcs régionaux d’activités économiques implantés à travers toute la région jaillissent dans nos mémoires. Les partis pris : la matière grise et les emplois non délocalisables propulsent la Région de la 21ème place avant 2004 au 10ème rang. 2 000 entreprises artisanales sont créées chaque année avec l’aide de la Région. Les financements des petites et moyennes entreprises, majoritaires en Languedoc-Roussillon, sont également accompagnés. Compétence majeure de la Région, la formation professionnelle est le véritable sésame pour l’emploi. 3 personnes sur 4 formées trouvent un emploi à l’issue de leur formation qualifiante par la Région. Et ce sont chaque année plus de 60 000 personnes qui reçoivent une formation de la Région.
Lors de son discours d’investiture, Georges Frêche lance l’idée d’apposer un label « vins de Septimanie » qui deviendra la marque ombrelle des produits et des vins du Languedoc-Roussillon « Sud de France » au prix d’un gros travail de conviction auprès des interprofessions.
Sud de France Export devient le bras armé de la Région pour la promotion à l’export et les actions avec la grande distribution qui plébiscite dès le départ Sud de France. Des Maisons de la Région essaiment à Bruxelles, Londres, Milan, Shanghai et New-York. Le développement économique au service de l’économie réelle cher à Georges Frêche est la marque de son ambition pour le développement du Languedoc-Roussillon.
Il tranche avec la gestion opaque passée en instaurant des Contrats territoriaux avec les Pays, les Agglomérations et les Départements.
Ces Contrats territoriaux sont une politique innovante dans l’accompagnement des territoires. C’est l’entrée dans une nouvelle ère, au service de l’intérêt général du Languedoc-Roussillon. Il n’hésite pas à soutenir fortement les projets portés par d’autres. Une méthode qui fait ses preuves et qui sera louée par tous les maires de la région qui n’hésitent pas aussi à répondre présents à la 1ère Convention des Maires et des élus du Languedoc-Roussillon présidée par Georges Frêche en 2007.
Le comité régional de concertation agricole dont la présidence est confiée à Guy Giva est réuni pour la première fois en novembre 2004. Il débouche sur un consensus historique autour des grandes orientations de la politique agricole régionale. L’urbain Georges Frêche se mue en soutien de la ruralité et en premier lieu des agriculteurs. « Il faut soutenir cette économie de manière quasi individualisée » reconnaît-il. Il lancera en 2009 un cluster d’entreprises viticoles pour amorcer une nouvelle filière viticole et l’accompagnement de projets d’entreprises pour développer l’irrigation raisonnée de la vigne avec une gestion durable de la ressource en eau.
Puis, Georges Frêche annonce sa première mesure : la gratuité des manuels scolaires pour les lycéens et les apprentis et les outils nécessaires aux élèves de l’enseignement technique et professionnel.
Qui ne se souvient pas alors de la célébration de « l’an I de la gratuité » et du bonnet phrygien placardés dans toute la région proclamant : « Article 1er : la Région fournit livres et matériels scolaires à tous les lycéens. » ?
Dès la rentrée 2004, les lycées et apprentis reçoivent livres et matériels scolaires. Georges Frêche innovera une seconde fois en proposant un ordinateur portable à tous les lycéens en mars 2010. Là encore. Pari tenu. L’ordinateur portable à contenu pédagogique baptisé LoRdi, par Christian Bourquin, le Président de la Région, celui qu'il avait adoubé pour lui succéder à l’Hôtel de Région, sera distribué à la rentrée 2011.
A la politique d’implantation massive de panneaux de travaux dans tous les lycées de la région par Jacques Blanc, pendant la campagne des régionales en 2004, Georges Frêche réplique par un grand plan d’urgence de plus d’un milliard d’euros pour la rénovation et la construction des lycées du Languedoc-Roussillon. « Deux tiers des lycées sont à réhabiliter. Pendant 17 ans, rien n'a été fait », déclare Georges Frêche, alors en visite aux lycées Diderot et Eiffel de Narbonne le 2 septembre 2005. Au soir de son premier mandat, en 2010, 70 lycées auront été réhabilités et 8 lycées neufs construits au forceps parfois contre l’avis du Rectorat. Nul ne pourra oublier que les lycées Jean-Jaurès à Saint Clément de Rivière, Rosa Luxembourg à Canet en Roussillon, Marc-Bloch à Sérignan, pour n'en citer que quelques-uns, sont l’œuvre de Georges Frêche.
Ce qui illustre aussi la politique de Georges Frêche c’est sa capacité à s’emparer à bras le corps d’un sujet qui ne relève pas a priori des compétences obligatoires de la Région pour mieux le régler.
Il soumet dès le départ au vote du Conseil régional une subvention de 4 millions d’euros pour réaliser des travaux de première urgence pour le confortement des digues du Rhône dans la région de Fourques dans le Gard. Il fera de la lutte contre les risques d’inondations, son cheval de bataille. Un tiers de la population est concerné. « Les derniers travaux sur le Rhône remontaient à Napoléon III » écrit Gérard Laudinas dans Midi Libre, c’est dire encore la clairvoyance de sa politique. Il engagera la Région dans huit programmes de préventions des inondations couvrant plus de la moitié du territoire régional. En 2013, la population devrait être enfin protégée du risque inondation.
Il annonce également dans les premiers jours de sa présidence vouloir la réalisation du contournement de Nîmes et de Montpellier par le TGV pour « délester l’A9 de plusieurs milliers de poids lourds et renforcer les dessertes des TER pour les voyageurs. ». Il ne cessera de mobiliser l’ensemble des collectivités locales pour en boucler le financement, mobilisant 300 millions d’euros de la Région et rappelant l’Etat à maintes reprises à faire face à ses responsabilités. 70 km de lignes nouvelles seront mises en service en 2016 pour le contournement de Nîmes et de Montpellier et permettront enfin de « débloquer la ligne à grande vitesse Paris – Seville »
Georges Frêche s’investit fortement pour le développement du transport ferroviaire. 46 autorails de grande capacité et 15 autorails rénovés remplacent progressivement les vieux matériels. Le Centre de maintenance ouvert à Nîmes en 2008 permet d’assurer le suivi des matériels tout en maintenant l’emploi local. Alors qu’elle n’en avait pas l’obligation, la Région intervient dans la modernisation du réseau. Des travaux sont ainsi programmés dans le Contrat de Plan pour quatre lignes. Kartatoo développé par la Région en partenariat avec les agglomérations, offre aux utilisateurs un titre unique de transport permettant d’utiliser successivement le bus, le train, le tramway et permettant jusqu’à 38% d’économies préfigurant déjà le Train à 1€, engagement de la campagne de 2010.
Georges Frêche, en visionnaire s’empare tout de suite des possibilités offertes par l’acte II de la décentralisation du 13 août 2004. Il engage la Région dès 2007 dans le développement du Port de Sète, jadis la belle endormie, pour en faire « un outil majeur du développement économique du Languedoc-Roussillon ». Un programme de travaux ambitieux et un investissement de 200 Millions d’euros sur le port pour les 10 années à venir. Sous sa présidence, le pôle agro-industriel redécolle, le trafic du pôle passager augmente fortement et la criée est modernisée. Georges Frêche, c’est aussi l’homme des stratégies : le port de Sète forme un réseau avec Port-la-Nouvelle et Port-Vendres : les ports Sud de France. Cette politique est également déclinée avec les aéroports Sud de France du Languedoc-Roussillon : la Région devient propriétaire de l’aéroport de Carcassonne, et actionnaire significatif de l’aéroport de Perpignan et de Montpellier. « Nous sommes décidés à mettre en place comme pour les ports, une véritable politique aéroportuaire. Lorsque nous aurons le statut définitif de Montpellier, nous lancerons un appel d'offres international pour trouver un partenaire d'envergure pour nous aider à gérer l'offre groupée des aéroports de Montpellier, Carcassonne et Perpignan » déclarait-il en session du Conseil régional le 19 Juillet 2007.
Une importante étape est franchie le 24 janvier 2008.
Georges Frêche présente devant la presse réunie à l’Hôtel de Région son « New Deal du Languedoc-Roussillon » à la manière de Roosevelt dans les années trente pour relancer l’économie. Un bilan d’étape après trois années de plein exercice budgétaires. Il déclare notamment « Depuis trois ans, nous avons organisé la rupture avec un mode de gestion qui fabriquait de la Région l’image d’un guichet distributif, en rationalisant les pratiques, mais surtout en optant pour une politique du contrat.». En l'espace de cinq ans la Région a doublé le montant de ses interventions et est passée d’une administration de mission à une administration de projets. C’est d’abord une somme de plus de cinq cents pages regroupant l’ensemble des politiques publiques conçues depuis 2004 par la Région au service des habitants dénommée « Le pacte régional ». Georges Frêche lance ses grands travaux. Le projet de Haut débit pour résorber les zones blanches permettra à 400 000 personnes, alors privées d’accès Internet, d’y avoir accès. Il sera mené à son terme en septembre 2011. Une politique de développement raisonné des ressources et de maîtrise de l’eau Aqua Domitia. En devenant propriétaire du réseau hydraulique régional (BRL), la Région prend la main sur un réseau de 100 kilomètres de canaux, 5 000 kilomètres de canalisations… et sécurise l’approvisionnement en eau potable de plus de 700 000 personnes et 1,2 million à terme.
Georges Frêche ne cesse de fédérer et de soutenir le projet d’Université unique « Montpellier-Sud de France » en s’engageant à apporter à l’opération 50% des financements qu’apportera l’Etat. « Aider le projet c’est conserver nos cerveaux, attirer des talents étrangers et faire rayonner le Languedoc-Roussillon dans le monde entier. » dit-il alors. Sous sa présidence, la Région cofinance la quasi totalité des opérations pour le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche en Languedoc-Roussillon.
Devant le Congrès Mondial de l’eau réunit à Montpellier, le 1er septembre 2008, Georges Frêche déclare « Devenons le référent Eau ». Il anticipe encore. La dimension mondiale, il l’obtiendra grâce au Label Campus qui permettra de bénéficier d'importants crédits de l'Etat. Cette notoriété, acquise notamment grâce au pôle VERSeau, est synonyme de retombées en nombre d'étudiants, de chercheurs et d'entreprises. Il décrochera pour le Languedoc-Roussillon et Montpellier, le secrétariat général du Groupement consultatif pour la Recherche Agricole Internationale (CGIAR) qui en fait la capitale de la recherche agronomique mondiale grâce à une Mission économique menée aux Etats-Unis qui l’avait conduit à rencontrer Kathy Sierra, la Vice-présidente de la Banque Mondiale.
Ce texte ne saurait être exhaustif, tant Georges Frêche a profondément changé le Languedoc-Roussillon et son image durant toutes ces années. Réélu après un dernier combat rude, Georges Frêche lance de nouvelles pistes de développement pour le Languedoc-Roussillon : le tourisme, le logement, le boom technologique, l’intergénérationnel… L’Histoire retiendra que c’est au retour d’une Mission économique en Chine, que Georges Frêche a rempli sa dernière mission au service toujours du Languedoc-Roussillon.
Il a fait du Languedoc-Roussillon, le laboratoire du XXIème siècle, et a lancé notre région sur la voie de la prospérité pour les siècles à venir…