Donner libre cours aux initiatives

Georges Frêche inaugure Victoire 2 - 1987

« La ville qui facilite vos rêves » disait Georges Frêche.

 

Chacun garde en mémoire des exemples de ces rencontres directes avec Georges Frêche où chacun pouvait exposer le projet qu’il avait imaginé. Sa ville, il la savait riche de potentialités et d’intelligence.

Peu importe le parcours ou l’appartenance politique du porteur de projet : « seul m’intéresse l’intérêt de Montpellier » ou encore « Tous pour Montpellier » ou « Tous pour le Languedoc-Roussillon ».

 

Ce n’était pas un vain mot : il avait l’intelligence de savoir qu’il y a toujours plus d’idées dans plusieurs têtes que dans une seule.

 

Les exemples sont nombreux.

L’un d’entre eux est symptomatique de la réactivité et de la confiance que Georges Frêche pouvait témoigner à tous ces acteurs fertiles.

La salle Victoire : en 1982, la ville a acquis le foncier nécessaire à la réalisation d’Antigone. 70 hectares en centre ville. Le projet prévoit sa réalisation sur les 15 prochaines années. Près du Lez, des bâtiments industriels, en briques, sont voués à la démolition, dans une phase ultime d’aménagement du projet urbain. Un groupe de jeunes adeptes du rock propose à Georges Frêche d’occuper ce bâtiment, donnant leur engagement de quitter les lieux dès que la municipalité en exprimera le besoin. « Banco » dit Georges Frêche et « en prime, je vous en confie la gestion ».

Ainsi, naîtra la première salle de rock autogérée de France. Les taggueurs sont déjà présents lors de la première visite des lieux, avec les porteurs de projet. Séduit, Georges Frêche prend lui-même une bombe de peinture. Ce sera le seul tag de sa vie. Mais quel baptême pour cette salle alternative qui prend le nom de salle Victoire, par opposition à la sempiternelle « salle des fêtes », présente dans chacune des 36 000 communes de France.

La salle Victoire, démolie en 1987, entrera dans la compétence de l’Agglomération pour devenir la salle Victoire 2 à Saint Jean de Védas.

 
Georges Frêche, novembre 2005

Georges Frêche était-il donc l’autocrate si couramment dépeint par ces détracteurs ?

 

Jamais une grande ville française n’aura à ce point conjuguer initiative et démocratie.

Volontairement peu disert sur le sujet, Georges Frêche laissait dire, sachant la confiance, la reconnaissance et l’estime de ses concitoyens.

Ce n’est qu’en 2010, au cours de sa dernière campagne pour sa réélection à la Présidence de la Région qu’il confiera : « Et si les gens m’aimaient ? ».