L'imaginaire créateur
Georges Frêche n’était pas seulement un universitaire. Sa formation HEC lui avait appris l’importance du marketing dans la démarche économique.
Toute sa vie, il portera un réel intérêt à cette discipline qu’il enseignera un temps dans ses premières années de Professeur d’Université.
Vingt ans durant, le fil rouge d’une communication ciblée et performante ancre l’idée d’une ville du Sud qui gagne et qui sait s’imposer par sa jeunesse, sa modernité et la part qu’elle fait à l’imagination et au savoir.
Montpellier s’affiche « Entreprenante » entre 1982 et 1984, quand il faut s’imposer dans une économie qui s’ouvre au monde.
Pour vaincre dans ce monde de concurrence exacerbée, seule l’intelligence fait la différence et suscite l’innovation. Montpellier ose se déclarer « Surdouée », capacité qui accompagne médiatiquement son développement jusqu’aux années 1990.
La part du rêve n’est-elle pas le ferment de toute société qui se projette dans un avenir qu’elle se vante de dessiner ? La communication se fait plus évocatrice, plus personnelle aussi, car le rêve reste du domaine de l’individu : « A Montpellier j’ai réalisé mon rêve », expriment alors Yehudi Menuhin, les frères Laurent et Jacques Pourcel, Elisabeth Garouste et Mattia Bonetti, Merce Cunningham… autant de créateurs qui témoignent d’un accueil, d’une identité, d’un monde du possible lorsque celui-ci semble s’écarter du quotidien.
Pour compléter la démarche c’est la Ville elle-même qui va réaliser ses ambitions (1998-2000) tant ses créations restent marquées du sceau de la différence : « Montpellier, la ville qui réalise ses rêves ».
Brusque retour à la réalité, celle d’un espace rêvé, d’une terre de patrimoines et d’envies, d’énergies créatrices et d’imaginaires, le Sud, dans toute la découverte d’horizons retravaillés par la modernité. Ce Sud vigoureux et séducteur à la fois, de secrets et de richesses vives, mais trop rarement valorisé, d’attirance et de savoir-vivre, se prête bien à une campagne de communication sur l’art d’aimer. « Le Sud que j’aime » baigne dans une réalité partagée bien au-delà des terres méridionales.
En 20 ans, l’image de Montpellier et du Languedoc-Roussillon va être profondément modifiée. L’image « Pastis – pétanque – retraités » va laisser place à celle d’un territoire jeune, en pleine expansion économique, en prise sur l’avenir.
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