La parole aux citoyens

C’est à Montpellier que s’expérimentent les commissions extra municipales de l’urbanisme, du commerce et de l’artisanat, des transports et de la circulation, de la solidarité.

Au-delà des commissions municipales officielles, qui permettent aux élus, adjoints et conseillers, de faire des propositions et de travailler sur les dossiers, Georges Frêche institua ces commissions extra municipales dès 1977. Elles deviendront des lieux d’échanges entre les membres de la commission municipale concernée et des personnalités de la ville œuvrant ou ayant une connaissance approfondie des domaines traités.

C’est à Montpellier que fut organisé pour la deuxième fois en France, un référendum d’initiative locale (22 juin 1985) portant sur le maintien ou le déplacement du « Marché aux puces », marché traditionnel et populaire.

L’expérience fut renouvelée le 26 mai 1990 concernant le traitement des ordures ménagères.

Dans les deux cas, 10% de la population s’est déplacé pour donner son avis. Et le choix de la majorité fut mis en application.

Mais c’est surtout dans sa pratique de concertation à propos des grands projets urbains que la parole citoyenne trouva les moyens du libre débat.

Tous les projets furent l’occasion, autour d’expositions thématiques, largement annoncées et documentées, d’échanges passionnés. Dans des salles bondées et surchauffées, Georges Frêche et ses équipes expliquait, faisant usage de pédagogie et d’envolées lyriques dont le souvenir raisonne encore.

Enfin tous les enfants, élus au sortir d’une présentation d’un programme d’actions par leurs camarades de classe, qui ont siégé dans le Conseil Municipal des jeunes, portent aujourd’hui encore un témoignage ému de leur rencontre avec le Maire de la ville qui présidait leurs séances de travail, portait une écoute attentive à leurs propositions et engageait, en cas d’approbation, leur réalisation.

A l’Agglomération et à la Région, Georges Frêche impulsera les mêmes méthodes, expérimentant parfois aussi sur d’autres terrains.

Dès son élection en 2004, le Président Georges Frêche lance « la Région en chantier », grand brassage d’idées et de propositions sur tous les champs d’intervention du Conseil Régional, c’est à partir de ces rencontres que s’élaborera le Pacte Régional, document de référence, définissant les enjeux et les stratégies nécessaires au développement du Languedoc-Roussillon.

Lors de l’élaboration du SRADDT (Schéma Régional d’Aménagement Durable Du Territoire), la Région expérimentera pour la première fois, au niveau national, des ateliers citoyens.

80 citoyens de la Région, sélectionnés par un institut de sociologie pour respecter une juste représentation (âge, profession, domiciliation…) accepteront durant trois week-end, d’entendre des experts de l’aménagement leur expliquer la démarche, l’objet de la démarche et l’attente de la Région : confronter des analyses et des postulats technocratiques au vécu de la population, à leur propre expérience.

Une démarche identique sera renouvelée pour l’élaboration de l’Agenda 21 Régional, projet de territoire intégrant l’ensemble des préoccupations d’un développement durable et harmonieux.

Largement présentée comme expérience pilote à l’occasion de diverses rencontres nationales ou internationales, ce processus novateur de démocratie participative ne trouva pas l’audience méritée dans les comptes-rendus locaux.