Urbanisme et solidarité

Une du magazine Montpellier, votre ville - journal d'information municipale - Février 1987

La cité est une construction spatiale et sociale.

 

Et c’est sur ce territoire de l’urbanisme que Georges Frêche déploiera sa personnalité visionnaire. Avec la complicité et la science de son ami Raymond Dugrand, son premier adjoint à l’urbanisme, il va révolutionner la pensée urbaine : gouvernance municipale et métropolisation régionale.

La gouvernance municipale s’articulera autour des acteurs (élus, populations, décideurs) de nouveaux mode d’organisation, « Montpellier c’est une flotte, la Ville est le vaisseau amiral et le District (antérieur à l’agglomération), la SERM, la SMTU, l’OPAC… sont les navires qui composent la flotte » et surtout autour d’une ambition et d’un véritable projet.

La réalisation du quartier d’Antigone en sera la plus parfaite illustration. Georges Frêche jette un pavé dans la mare : « je souhaite ramener les classes populaires au cœur de la cité ».

La France moderne, à l’instar des grands pays occidentaux, avait connu deux époques d’extraterritorialité sociale : la révolution industrielle du XIXe siècle et les banlieues « rouges » et la désertification rurale des années 60 et la construction des ZUP (Zone d’Urbanisation Prioritaire) dont ont justifiait officiellement l’externalisation au nom de raisons techniques et financières.

 
Chantier d'Antigone, la place du Millénaire

Antigone, celle qui défie les lois de la cité, conteste le modèle établi et le consensus partagé.

 

Antigone remet en cause 40 années d’urbanisme en Europe. Sa réalisation connaîtra alors les embûches administratives (trois années d’obstruction systématique du ministère du logement 1978/1981), et les anathèmes des cercles parisiens (urbanistes, politiques…). Lancé dès 1978, il faudra attendre l’accession de François Mitterrand à la Présidence de la République Française (1981) pour voir se débloquer ce dossier (ce sera l’une des premières décisions du septennat).

Avec Antigone, Georges Frêche croisera le fer au sein même de sa propre formation politique. Dénonçant l’hypocrisie du « bien vivre dans les banlieues », il annoncera les lendemains qui fractureront l’idéal du « liberté, égalité, fraternité » républicain.

Son « Antigone » saura, elle, donner à la mixité sociale un nouveau sens et une réalité vécue.

 

Développement économique et redistribution

Une du magazine Montpellier, votre ville - journal d'information municipale - septembre 1981

Dès 1985, l’attractivité de Montpellier joue à plein.

 

Ce sont les grands médias étrangers qui vont d’abord découvrir « la cité où il fait bon vivre » (Place aux sports, Age d’or, foire aux associations, démocratie locale…), « la ville du futur » (énergies nouvelles, câblage en fibre optique, culture décomplexée, piétonisation, tourisme d’affaires, technopole…).

Chaque année, la ville accueille 3000, puis 4000 nouveaux habitants. La croissance démographique sera, vingt ans durant, la plus forte d’Europe.

Inscrite au rang de priorité municipale dès 1978, la maîtrise foncière, unique en France, va permettre de lutter contre la spéculation immobilière tout en dessinant les retrouvailles d’une ville avec sa mer.

De nouveaux quartiers apparaissent, chacun faisant sa juste part à la mixité sociale.

Mais Georges Frêche a toujours exprimé le même leitmotiv politique : « développer et répartir ». les débats sont houleux au sein des instances politiques du Parti Socialiste. A Montpellier, il le dit : « le prochain défi est d’ordre économique ».

 
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