Cap sur la mer

A trois cents mètres de la Place de la Comédie, poussent les herbes folles et quelques vignes en souffrance. La décision est prise dès 1978 : réaliser une trouée perçant le centre commercial du Polygone qui ferme, d’un immense mur, tout horizon à la ville nouvelle.

 

« Donnons de la respiration à cette ville qui court à l’asphyxie » proclame Georges Frêche pendant que se dessine déjà Antigone (1979).

Antigone, celle qui défie les lois de la cité, va bouleverser non seulement Montpellier mais bien plus, tous les schémas d’urbanisme qui prévalaient à cette époque partout en Europe.

 

Le projet de Georges Frêche : permettre aux classes populaires de revenir au centre de la ville, là où les fonctions sociales et économiques s’expriment le mieux. 

 

En effet, la réalisation des ZUP (Zone Urbaine Prioritaire) qui essaimaient le territoire national depuis les années 1960, ne sont pas, pour Georges Frêche, une fatalité économique mais malheureusement une volonté politique délibérément assumée. Même au sein de son propre parti, cette nouvelle interprétation d’une politique urbaine affirmée plutôt que subie, dérange. Il se heurte alors à tous ceux qui ont dessiné cette France des banlieues, dont il ne cesse de prédire des lendemains qui déchanteront. « A la ségrégation sociale doit faire place la mixité sociale » tel est le leitmotiv de Georges Frêche.

En mettant le cap sur la mer, Georges Frêche donnera toute la mesure de son esprit visionnaire : Antigone, Consuls de mer, Richter, Port Marianne, Les jardins de la Lironde, le Millénaire, Odysseum… autant de nouveaux quartiers qui ouvrent la ville et se complètent, chacun avec leurs équipements de proximité et leurs liaisons avec la ville.

 

Trois ponts majeurs seront aménagés sur le Lez : pont Juvénal (1980), pont Zuccarelli (1996), pont de la Concorde (2006).

 

Reste à structurer l’espace urbain ainsi défini : le tramway y contribuera. Imaginé pour promouvoir la mobilité tout en réduisant la part des automobilistes dans les déplacements quotidiens, il témoigne de la volonté politique de rendre la ville accessible à tous par un moyen de transport public, non polluant, sûr, moderne et confortable. Associé aux autres modes de déplacement, le tramway est conçu comme le levier essentiel de la requalification des espaces urbains et de la forme urbaine.

Aux quatre coins de la ville s’ouvrent de nouveaux quartiers : Val de Croze, Malbosc, Ovalie…

 
  Montpellier métropole régionale >>