Apprentissage politique

L'apprentissage politique de Georges Frêche s'inscrit d'abord dans un milieu familial qui, comme dans bien des cas et dans cette génération, est "double" : comme il aimait à le dire, il est héritier de Jaurès par sa mère et de De Gaulle par son père.

 

Faire l'unité ou au moins la synthèse entre ces deux courants de pensée n'est pas toujours facile : l'aspect traditionnel d'une pensée de droite marquée par le catholicisme et par la figure d'un Etat fort contrarie les perspectives de la pensée et de l'action d'un Jaurès consacrées à la défense de la classe ouvrière et de l'internationalisme. Pourtant, cette dualité va marquer, d'une certaine manière, la pensée et l'œuvre de Georges Frêche pendant toute sa vie, en réussissant à faire tenir ensemble, une certaine idée de l'Etat et de l'autorité publique avec un engagement sans faille pour les classes populaires.

 

La vie étudiante de Georges Frêche accroît ses expériences en les marquant indéniablement de l'empreinte de l'époque.

 

Il est un fervent anticolonialiste, en un moment où l'Empire français se défait dans les convulsions de guerres de décolonisation, de l'Indochine à l'Algérie ; il passe, comme beaucoup de jeunes intellectuels de cette époque, par la période de la fascination pour l'extrême gauche, s'engageant dans la mouvance maoïste qui représentait une sorte de "paradis" retrouvé de la pureté révolutionnaire ; enfin, il met en œuvre ses idées dans un engagement syndical étudiant, au sein de l'UNEF, qui résonnait de tous les conflits internes à la gauche de cette époque des années 60. Mais, absorbé par la volonté de se construire un avenir d'indépendance par les études, il ne sera comme il l'écrira plus tard « qu'un spectateur de Mai 68 ».

Quand il aborde l'âge adulte, après la fin de ses études (l'agrégation d'histoire du droit en 1969), il est en mesure de faire ses choix librement, en conservant la trace de tout ce parcours mais en s'en affranchissant pour se construire une posture très personnelle.

 
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