OktoberFrêche

Article Midi Libre paru en octobre 2015, Le "Macarel !" de Philippe Palat : OktoberFrêche

Octobre rose, c’est pour les seins. Ceux qu’il faut surveiller, mettre à l’abri du signe du cancer. Octobre vert, c’est pour les écolos double ou triple face. Ceux dont la sève monte en pleine campagne des régionales, ceux qui tracent le sillon fumeux de la COP 21, ceux qui quittent le navire gouvernemental après avoir pagayé à contre-courant. A propos de navire, Octobre rouge, c’est au cinéma un sous-marin russe mais, dans la vraie vie, c’est la révolution bolchevique. Celle qui a donné naissance à l’ex-vaste URSS dont rêve le camarade Poutine.

Octobre noir, c’est plutôt un double enterrement. Celui de la Septimanie, il y a dix ans. Ce mois-là de cette année-là, 8 000 Catalans crient à l’infamie. Ils mettent ainsi un terme au vocable choisi par Georges Frêche, alors patron de la région pour cinq ans seulement... Car octobre 2010, c’est aussi un épais voile de deuil qui s’abat brutalement sur la vie politique du Languedoc-Roussillon.

Cinq ans que Le Président, comme l’a filmé le réalisateur Jeuland, a cassé sa pipe, comme le chanterait Brassens. Depuis, la terre d’ici souffre de son absence. De ses visions. Et de ses combats qui l’auraient incité à porter le fer au nom d’une gauche citoyenne, volontariste et anti-jacobine. Qui mieux que lui, Tarnais né à Puylaurens, étudiant toulousain et maire de Montpellier, aurait pu incarner cette synthèse d’homme de la situation, en dépit de ses réparties mal maîtrisées et de son discours politiquement incorrect... Sans doute au grand dam d’un Elysée agacé, d’un Solférino divisé, d’une droite marginalisée et d’un Front national contenu, il aurait exhorté, façon entrée en mêlée, le peuple du Midi à bâtir l’avenir. A lutter pour son destin. Macarel... !

Et il l’aurait appelée comment cette région notre impérator Frêche ? Sûrement un truc du style à énerver les Catalans. Mais pas que.

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